Échange de connaissances sur le financement des risques de catastrophe au UR Afrique de l’Ouest et Centrale

Ces dernières années ont montré la demande croissante de soutien et l’énorme volonté des pays d’Afrique subsaharienne de travailler sur le programme de financement des risques de catastrophe (FRC). Cela a été confirmé lors d’un événement de partage des connaissances organisé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 20 novembre 2019, en marge de la conférence Understanding Risk (UR) Afrique de l’Ouest et Centrale, qui a porté sur les projets et les activités mis en œuvre dans le cadre de l’Union européenne (UE) financé l’Initiative africaine de financement des risques de catastrophe (ADRF).

Désireux d’apprendre et de partager les connaissances de leurs pays et régions respectifs, plus de 30 participants de 15 pays (Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Cameroun, République démocratique du Congo, Maroc, Mozambique, Niger, République du Congo, Sierra Leone, São Tomé e Príncipe, Rwanda, Tunisie, Ouganda et Zambie) se sont réunis pour un échange d’expériences, les connaissances et les leçons apprises sur les activités du CMR dans leurs pays respectifs. Cet événement était structuré autour d’une série de présentations portant sur différents sujets du FRC, tout comme un événement de partage des connaissances du ADRF qui a eu lieu au Mexique en mai 2018.

Après une introduction sur l’initiative ADRF et ses objectifs et réalisations à ce jour, donnée par Mme. Naomi Cooney, Officier Supérieure de Finances à la Banque Mondiale, la première session a porté sur l’importance de recueillir et de développer des informations sur les risques de catastrophe, qui est une étape cruciale pour aider les gouvernements à prendre des décisions lorsqu’ils élaborent les politiques et les instruments du FRC. Dans cette optique, Mme. Gisèle Yela de la République du Congo et Mme. Nuala Cowan de la Facilité mondiale pour la prévention des catastrophes et le relèvement (GFDRR) ont présenté les activités liées au FRC dans le cadre du programme Open Cities Africa et ont souligné en particulier l’importance d’une approche participative dans la communication de l’information sur les risques et la nécessité de créer des capacités d’intervention et de contingence efficaces.

Cette présentation a été suivie d’une présentation du gouvernement de l’Ouganda par Mme. Stella Nagujja, coordinatrice de FRC du Northern Uganda Social Action Fund. Elle a souligné l’importance de filets de sécurité adaptés aux chocs qui peuvent atteindre efficacement les personnes les plus vulnérables à la suite de catastrophes.  Dans ce cas précis, la présentation s’est concentrée sur un programme novateur de filet de sécurité adapté aux chocs qui utilisait la dernière technologie satellitaire pour prédire la sécheresse et pour étendre un filet de sécurité dans la région de Karamoja, sujette à la sécheresse, en Ouganda, qui a contribué à encadrer les discussions qui ont suivi sur ce sujet.

La séance suivante a porté sur l’élaboration de stratégies du FRC, qui est l’un des principaux objectifs de l’initiative ADRF. Dans une présentation de M. Felix Lung, consultant en FRC à la Banque Mondiale, on a utilisé la stratégie nationale kenyane du FRC comme exemple de la façon dont les ministères des Finances peuvent prendre en charge le développement de leurs propres outils pour financer les interventions en cas de catastrophe. Cela a également été mis dans une perspective plus large en utilisant des données d’autres pays africains, démontrant l’impact financier et humain important des chocs dans la région. M. Rodrigue Chaou, représentant le gouvernement du Bénin, a ensuite parlé du financement d’urgence comme outil efficace pour permettre à des pays comme le sien de se préparer financièrement et de réagir rapidement en cas de chocs climatiques. Ces exemples montrent la volonté, l’ambition et le dévouement des gouvernements africains à trouver des solutions innovantes et durables pour faire face à l’impact des catastrophes naturelles, un risque toujours croissant pour leur situation macro-budgétaire, leur économie et leur population, y compris en développant des instruments spécifiques pour la gestion des risques et le financement des chocs en cas de catastrophe.

À la suite de l’exposé de M. Chaou, Mme Albertina Costa, de Cabo Verde, a signalé que le gouvernement national et la Banque mondiale collaborent au renforcement de la GRC afin de protéger la sécurité publique et les gains en matière de développement dans tous les secteurs du pays. Cette coopération a mené à la signature d’un Financement de la politique de développement de la gestion des risques de catastrophe avec une option de prélèvement différé en cas de catastrophe (Cat-DDO) en juin 2019, et contribue à renforcer les politiques et les instruments du gouvernement en matière de GRC et de FRC. Le programme est également entièrement harmonisé avec la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe qui a été approuvée en octobre 2018.

À la fin de l’événement, M. Stephan Zimmermann, spécialiste de la gestion des risques de catastrophe au GFDRR, a présenté au public le Partenariat mondial UE/Banque mondiale/GFDRR sur l’analyse du FRC et l’un de ses principaux extrants : un ensemble d’outils d’analyse génériques qui aident les gouvernements à prendre des décisions plus éclairées au sujet des instruments du FRC.

Cet événement de partage des connaissances a rappelé le soutien continu de l’Initiative ADRF pour la mise en œuvre d’importantes activités du FRC dans les pays d’Afrique subsaharienne afin de trouver des solutions novatrices pour répondre à leurs besoins en matière de FRC dans divers secteurs et contextes. Chaque présentation a permis au public de partager ses propres idées et perspectives et a suscité des discussions intéressantes. Plus important encore, cet événement de partage des connaissances de l’ADRF a permis aux participants de réfléchir, de faire le point et de supprimer les messages importants et les bonnes pratiques pour les partager et les diffuser chez eux.

L’initiative ADRF est l’un des cinq domaines de résultats de l’Union européenne (UE) - Programme de coopération Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) Building Disaster Resilience in Sub-Saharan Africa [1], mis en œuvre par plusieurs partenaires, dont la Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l’Union africaine (CUA), le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) et la Facilité mondial pour la prévention des catastrophes et le relèvement (GFDRR) géré par la Banque Mondiale. L’objectif global du Programme est de renforcer la résilience des régions, des pays et des communautés d’Afrique subsaharienne aux impacts des catastrophes naturelles, y compris les impacts potentiels des changements climatiques, de réduire la pauvreté et de promouvoir le développement durable. L’initiative ADRF, lancée en 2015 et mise en œuvre par la GFDRR et la Banque mondiale, soutient l’élaboration de stratégies de financement des risques aux niveaux régional, national et local afin d’aider les pays africains à prendre des décisions éclairées pour améliorer la capacité d’intervention financière post-catastrophe afin d’atténuer les répercussions socioéconomiques, financières et financières des catastrophes.

[1] Plus d’informations sur le programme Renforcer les capacités de résilience face aux catastrophes en Afrique subsaharienne sont disponibles ici : https://www.preventionweb.net/resilient-africa/